Billets d'humeur, Société

On n’a jamais le temps

C’est la fin des vacances et la rentrée s’annonce sportive. Planning de l’année à organiser, inscriptions aux activités diverses et variées à faire. Ça a à peine recommencé qu’« on est charrette ».

L’automne est déjà là. On aimerait passer du temps avec ceux qu’on aime et s’adonner à ce qui nous plaît, mais « c’est tendu, en ce moment, c’est super tendu ».

Arrive Noël et sa préparation effrénée. Course aux cadeaux. Menu à réinventer quand bien même on répète celui de l’année précédente qui était la copie conforme de celui de l’année précédente. Sapin – vrai ou faux – à décorer. Tenue à trouver. Logistique à gérer : « On fait ça chez toi ? – Non, chez toi. » Encore une fois, « on ne s’est pas reposé ». Mais chacun le sait, « Noël, c’est jamais des vacances ».

Janvier pointe le bout de son nez, et ça repart dare-dare. Deux jours après la rentrée, « on a déjà les doigts dans la prise ». On voudrait se voir, alors on prévoit des dîners, qu’on note sur son agenda. Mais qu’on annule à la dernière minute parce qu’on est malade/fatigué/débordé/over sollicité.

Le regain d’énergie promis par le printemps nous réjouit. On va sortir plus souvent, faire du sport pour être beau et en forme cet été. En plus, la programmation des concerts est géniale. Bilan : on aurait aimé y aller « mais, franchement, on n’a pas eu le temps ».

Les ponts du mois de mai, on ne les a pas vu passer. « On avait toujours quelqu’un à la maison. » « On a enchaîné les escapades, on s’est pas trop reposés mais c’était génial. »

Et voilà que la cloche de fin d’année va bientôt sonner. Gala, remise, bouclage, bilan, récap., compte-rendu… C’est vrai que « les fins d’année sont des périodes souvent chargées ». Mais on se verra avant les vacances… qui arrivent bien vite, nous emmenant loin.

Et puis les vacances touchent à leur fin, on rentre chez soi et la rentrée s’annonce sportive. Planning de l’année à organiser…

« En ce moment, je n’ai pas le temps. » C’est la phrase que j’entends et que je dois prononcer le plus souvent. Le problème, c’est que ce « en moment » est devenu un « tout le temps ».

On n’a plus jamais le temps. On est pressé, débordé, on court, on fait des listes pour les barrer, on est à fond en permanence. On accélère, on accélère. Sommes-nous encore capables de ralentir ? Saurons-nous accélérer lorsqu’il le faudra vraiment ?

On n’a pas le temps, mais « cette année, promis, on va prendre le temps de prendre le temps ».

PS : c’est déjà noté dans mon agenda : 24 avril 2019 = prendre le temps de prendre le temps.

© Virginie Manchado, 2018

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