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Se lever à des heures rondes, fêter en grande pompe les anniversaires qui marquent des changements de dizaines ou des moitiés, se donner rendez-vous au quart, à la demie ou à l’heure pétante, c’est d’un convenu !
Il n’y a bien que la SNCF pour amener un peu de fantaisie dans nos vies : le prochain départ est annoncé à 11h23 et l’arrivée à 16h38. Mais dès lors qu’il y a du retard, les vieilles habitudes reprennent le dessus. Et c’est toujours de 5, 10 ou de 45 minutes, jamais de 3, 17 ni de 57 minutes que nous sommes retenus à quai.
Même mon primeur adoré me déçoit. Quand ma note s’élève à 12€34, il arrondit à 12€30 car je suis une de ses bonnes clientes. Il y a bien eu les chaînes commerçantes pour nous vendre des objets à 9,99€. Coup de génie ! Mais on s’y est tellement habitués que ce 9-là équivaut désormais à un 0 ou à un 5.
En revanche, juché sur un pèse-personne, on est tous très à l’affût du moindre numéro en notre faveur, parce que peser 376 g de moins que la veille ce n’est pas pareil qu’en peser 370 g de moins.
Alors, je me le demande, pourquoi le 0 et le 5 régissent-ils notre vie quotidienne ? Et je vous le dis, camarades, rétablissons l’égalité en représentant tous les chiffres et ce faisant, montrons-nous à la fois plus précis et plus délurés ! Programmons notre réveil à 7h12, donnons-nous rendez-vous à 19h24, faisons 48 minutes de sport, pas une de plus, pas une de moins !
© Virginie Manchado, 2018
11H32 : est-ce une bonne heure pour te dire oh combien tu as raison. Dès demain je mets mon réveil à 6H53 ! 🙂
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12h22, je te réponds !
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