Histoires et récits, Mes chroniques de San Francisco

Mes chroniques de SF / Last call

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Pour la dernière soirée : un match de basket, Milwaukee Bucks vs Golden State Warriors

Un des champions des Golden State Warriors se nomme Stephen Curry, maillot numéro 30. Cette saison les Warriors n’ont perdu qu’un match, à présent deux puisqu’ils se sont fait écraser par les Milwaukee Bucks. Le public a eu beau scander « Defense » (Di-fence) tant et plus, rien n’a empêché Giannis Antetokounmpo de conduire l’équipe au logo crème et vert à tête de chevreuil à la victoire. Dommage pour nous qui étions présents, nous aurions aimé voir le stade en délire et participer à la liesse générale. Rassurez-vous, cette défaite ne nous a empêchés ni de danser, ni de crier, ni d’encourager les Warriors. Encore moins de huer et de maudire les Bucks à chaque panier marqué – et il y en a eu, ils étaient sacrément forts –, ni de siffler les arbitres. C’était le minimum que l’on pouvait faire.

La recette pour assister à un match de basket de la NBA :

  • Acheter un maillot, une casquette, une figurine à l’effigie de son joueur préféré. Question 1 : revendre le tout en cas de défaite ? Question 2 : Continuer à porter ces affaires une fois de retour chez soi ou les remiser au placard ?
  • Se ravitailler au stand hod-dog, frites et bière ou un Coke pour faire descendre tout ça. Constat 1 : même avec 3 Coke, ça peine à descendre.
  • Observer une minute de silence en mémoire des 12 adolescents tués lors d’une fusillade.
  • Lumières tamisées. Drapeau national étendu tout du long et tenu à chaque extrémité par un homme en uniforme.
  • Se lever et se décoiffer quand une dame de l’Armée du salut entonne l’hymne américain.
  • Sautiller avec les Cheering Leaders, en « français », les pompom girls. En collant chair, petite tenue, cheveux lâchés et pompons dorés et argentés, elles sont venues régulièrement exécutées des chorégraphies hyper toniques. Question 3 : quand aurai-je l’opportunité de voir des hommes hétérosexuels en moule-bite, parfaitement épilés, s’adonner à ce genre de danses gesticulantes aux mi-temps des matchs de basket féminin ?
  • Faire son show quand la Dance Cam est braquée sur vous. Anecdote 1 : la caméra s’est posée sur une fille qui a passé son temps à hésiter entre danser et se prendre en selfie en train d’être filmée par la Dance Cam. Gros dilemme, genre « je suis au bout de ma life ». Se montrer en train de faire quelque chose est devenu tellement plus important que de faire ce quelque chose… #toutemalifesurlesréseauxsociaux

Les ingrédients étaient les bons, malheureusement la cuisson a été loupée. Plus le match avançait plus les Warriors étaient cuits. Certains de mes camarades, dont je tairai le nom, qui sont comme les girouettes au sommet des églises, ont préféré soutenir les Bucks. Shame on you !

Conclusion après dégustation : pour être de vrais warriors, sur le terrain comme dans la vraie vie, il faut savoir perdre. Vive les Golden Warriors !

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San Francisco, c’est fini. Nous sommes tous rentrés dans notre home sweet home. C’était un beau séjour. Dense, intense, joyeux, curieux, enrichissant.

Bye bye San Francisco, tes homeless drogués, tes portes des WC qui jointent mal et laissent voir ce qui se passe à l’intérieur, ta nourriture frite et refrite, ton cable-car, tes habitants qui se promènent à poil dans les rues de Castro, ton odeur de marijuana à chaque coin de rue. IMG_20181102_102033Fini la prise de tête à calculer la TVA et le tips au restaurant, la sympathie des habitants, le super service à l’américaine, toutes ces collines à monter et à descendre, les villas colorées, le Golden Gate, la douce lumière du ciel éteinte par un nuage de fumée et une odeur persistante d’incendie…

Prochain voyage d’étude : Londres en janvier.

Meantime, let’s keep writing and have fun !

 


C’était la dernière chronique de « Mes chroniques de San Francisco ».

© Virginie Manchado, 2018

 

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