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Il est coutumier de placer l’amitié en tête du peloton des relations humaines. On entend même certains dire que c’est plus important que l’amour, que c’est une forme d’amour mais plus sincère, plus pure. Tout cela est certainement vrai, encore faut-il savoir choisir ses amis.
Un tableau idéal…
Par pur hasard la vie a mis sur la route de Helen, Swift et Ava Havilland, un couple uni, richissime et généreux. A son côté Helen découvre le monde merveilleux de l’opulence et de la douceur de vivre. Ava et Swift vivent dans une demeure splendide où leur domestique dévouée leur prépare des plats tous plus délicieux les uns que les autres. Classé par couleur et presque aussi grand qu’un appartement, le dressing d’Ava fait pâlir Helen. Aucune raison d’être jalouse, Ava relooke complètement Helen. Car Ava n’est que pure bonté. Elle offre sans compter. Orphelins dans la détresse, clochard affamé, chiens errants, elle les prend tous sous son aile. En plus d’être leur amie, Helen devient l’assistante artistique d’Ava et de Swift, qui nourrissent de nombreux projets trop lourds à porter pour leurs épaules. N’est-ce pas merveilleux quand travail et amitié se marient si bien ? Car Ava l’a décrétée, désormais elles sont amies pour la vie.
— Swift et Ava ont été merveilleux avec moi. Je leur dois tant.
— J’espère simplement qu’ils n’essaieront pas de se faire rembourser un de ces jours.
Voilé d’une ombre
Helen flotterait presque sur un petit nuage tant sa nouvelle vie est douce, si ce n’est que son fils lui manque terriblement. Qu’à cela ne tienne, Swift et Ava ont la solution, et l’entregent et les moyens financiers. Mais l’arrivée d’un nouveau personnage va venir perturber cette situation quasi parfaite : Elliot, un comptable mal fagoté qui fuit le faste, s’est épris d’Helen. Les Havilland supporteront-ils la concurrence ? Helen parviendra-t-elle à récupérer la garde de son fils sans leur aide ? Elliot saura-t-il se faire aimer des Havilland ? Qui sont vraiment ces gens d’ailleurs ? D’où tiennent-ils leur fortune ? Quelles sont leurs valeurs ? Aiment-ils sincèrement Helen ?
Comme bien souvent dans la vie il faudra un événement dramatique pour que chacun révèle sa véritable identité et que Helen fasse un choix, peut-être bien pour la première fois de sa vie.
Lire du Maynard
Entre quête personnelle et enquête morale sous tension, De si bons amis dévoile le portrait d’une femme malmenée par la vie qui se retrouve prise dans une relation amicale perfide. On parle rarement de la possessivité en amitié et de ce qu’on recherche auprès de ses amis. Joyce Maynard s’y emploie, et réussit. Et comme chaque fois avec la romancière américaine, on déguste de bons petits plats – la table occupe une place importante chez Maynard. Mention spéciale aux figures d’enfants et d’adolescents, elle a le truc pour capter la psyché des plus jeunes.
Le point commun entre Helen et moi
Helen et moi avons fait face à un petit chien qui nous détestait profondément et montrait les dents chaque fois qu’il nous voyait.
De si bons amis de Joyce Maynard, traduit de l’anglais (États-Unis) par Françoise Adelstain, Philippe Rey, 2019.
© Virginie Manchado, 2019
Comme tu le dis toi-même, tant de livres à lire… En même temps, c’est génial. Bises et bonne journée !
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