Je change d’âge, et pour la première fois de ma vie ça me fait tout drôle. Ce n’est pas tant le nombre d’années cumulé mais le fait que ce soit arrivé si vite. Pourtant, on m’avait prévenue. Et il paraît que plus ça va, plus ça s’accélère. Enfant, je regardais les « grands » de 18 ans et je rêvais d’avoir leur âge, pour faire uniquement ce que je voudrais. Je m’imaginais une vie riche, absolument autonome et outrageusement provocante. Mais c’était dans longtemps, un temps qui me paraissait infini, qui ne cessait de s’étirer. Et voilà qu’en un claquement de doigts j’ai plus que deux fois 18 ans.
Mois : mars 2019
« Par-delà nos corps » de Bérengère Cournut
La vie comme la vague de l’océan dessine puis efface aussitôt ne laissant aucune trace, pourtant, l’amour reste indélébile.
« Splendid Hôtel, vol. 1 de la trilogie Héritières » de Marie Redonnet
Ce n’est ni géolocalisé ni daté. Ça se passe dans le Splendid Hôtel. C’est un huis-clos. Les W.-C. sont régulièrement bouchés. La santé des personnages oscille entre bonne, excellente et médiocre. Le piano est désaccordé. Les réparations à faire sont sans fin. Les gars du chantier sont tantôt charmants tantôt mufles. Adel et Ada se chamaillent sans arrêt pour mieux se réconcilier.
Ma vie est un titre de roman
Je m’engage à ne plus choisir que des livres dont les titres mis bout à bout vont raconter une histoire, mon histoire ?
« Pas Dupe » de Yves Ravey
La voiture de Tippi est au fond du ravin. Tippi, ou ce qu’il en reste, gît dans les décombres. Salavatore, le mari, est triste. Bruce, le père, n’est pas content. Kowalzaki, l’amant non plus. Gladys Lamarr, la voisine, a des choses à dire. Costa, l’inspecteur, enquête.
Adieu, ma vendeuse de chaussures
J’ai repensé à la dernière paire que j’avais achetée dans cette boutique et j’ai regretté de n’avoir pas su que c’était la dernière fois que je faisais ce geste somme toute anodin. C’est ça qui est terrible dans la vie. Bien souvent, on ne sait pas que c’est la dernière fois qu’on rit aux éclats avec ses amis, qu’on se love dans les bras de l’être aimé, qu’on déguste le riz-au-lait de mamie, qu’on signe un contrat ou se promène en tel endroit. Ça vous fauche en plein vol sans crier gare et c’est point final.
Keep running, dickrunning
Je me suis mise au jogging. A dire vrai, ça fait quelques années déjà, quatre cinq, que régulièrement je me remets au jogging. Je me souviens que la première fois que j’ai couru, quinze minutes, j’avais cru vomir toutes mes tripes. Arrivée chez moi, je m’étais allongée sur le canapé, les muscles de mes cuisses tremblaient.
« L’arbre monde » de Richard Powers
En refermant la dernière page de ce livre, j’ai eu une furieuse envie de forêt. J’ai chaussé mes chaussures de randonnées et je suis partie au bois de Vincennes ; on prend ce qu’on a comme forêt à portée de main. J’ai marché dans l’herbe mouillée, j’ai couru. J’ai retiré mes écouteurs pour entendre le murmure des arbres. En fait, je n’ai fait que survoler ce livre tant il est profond. Je crois bien que je vais le relire.