« Pas Dupe » de Yves Ravey

Temps de lecture : 1’17

La voiture de Tippi est au fond du ravin. Tippi, ou ce qu’il en reste, gît dans les décombres. Salavatore, le mari, est triste. Bruce, le père, n’est pas content. Kowalzaki, l’amant non plus. Gladys Lamarr, la voisine, a des choses à dire. Costa, l’inspecteur, enquête.

Un accident presque parfait

Elle roulait à tambour battant – la route est mauvaise à cet endroit –, elle avait bu qui plus est. Elle a chuté. Accident banal. Oui, mais l’inspecteur Costa veut procéder à quelques vérifications de routine. On ne sait jamais, si quelqu’un, le mari, l’amant, le père, aurait eu intérêt à supprimer Tippi. À moins qu’elle ne se soit tout simplement tuée. Costa pose beaucoup de questions, revient à la charge sans cesse à la façon d’un inspecteur Columbo, et ça en énerve plus d’un. Il est très pointilleux. Le hic, c’est qu’entre ce qu’on a fait, ce qu’on dit avoir fait et ce qu’on peut prouver avoir fait, il y a un tout un monde.

Ce que je sais, vous en avez connaissance, inspecteur, car je vous ai tout dit. Le problème est que je suis incapable de prouver ce que j’affirme.

La vérité finira par triompher, car l’inspecteur Costa est tout sauf dupe.

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Comme toujours avec l’ami Ravey, ça se boit comme du petit-lait. On ouvre la première page et on sait qu’on ira jusqu’à la dernière, d’une traite. Ambiance noire avec pointe d’humour légèrement grinçante garantie.

Le point commun entre Gladys Lamarr et moi

Si depuis la fenêtre de ma cuisine j’avais vue sur l’entière maison de mes voisins, comme Gladys Lamarr, je passerais mon temps à les observer.

Pas dupe de Yves Ravey, éditions de Minuit, 2019.

© Virginie Manchado, 2019