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Dans les affaires de famille, ils trouvent une vieille lettre écrite par leur aïeule. Elle s’adresse à un homme qu’elle a aimé mais que la Première Guerre mondiale a éloigné d’elle.
Des années après leur séparation, elle lui raconte la tournure qu’a prise sa vie. Elle lui dit les pays parcourus, les océans qui ont léché ses pieds, les hommes aimés et celui sur lequel son cœur s’est penché plus que de coutume et puis comment des graines ont germé en elles jusqu’à éclore en de beaux enfants.
La vie, comme la vague de l’océan, dessine puis efface aussitôt ne laissant aucune trace, pourtant, l’amour reste indélébile :
D’une certaine manière, même si ce n’est pas la plus éclatante, nous avons réussi, vous et moi, à nous rencontrer, à nous aimer par-delà nos corps, la guerre et la mort. Vous êtes une goutte d’eau dans ma vie, et c’est cette goutte d’eau-là qui, au fil du temps, a étanché ma soif, ma fièvre et mon tourment.
Lire du Cournut
Je ne voudrais pas gâcher avec mes mots ceux de Bérengère Cournut, je n’en prononcerais donc qu’un seul : poétique.
Le point commun entre la narratrice et moi
Else et moi nous sentons, par moments, animales.
Par-delà nos corps, de Bérengère Cournut, Le Tripode, 2019.
© Virginie Manchado, 2019
Ce livre me semble très beau. J’ai envie d’ajouter : forcément…
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Après l’avoir lu cet après-midi, je confirme : c’est magnifique.
Mais il faut lire aussi ”Minuit en mon silence”, court roman de Pierre Cendors tout aussi sublime et poétique, où un lieutenant et peintre allemand, Werner, rédige une longue lettre d’amour à Élisabeth (Else), qu’il idéalise après l’avoir croisée une fois avant la guerre et qu’il redoute de ne plus jamais revoir. Petit extrait : “Qu’en nous l’amour surgisse et notre mort est instantanée. Terrorisme sacré du coup de foudre.” C’est beau, non ? “Par-delà nos corps” est la réponse, vingt-cinq ans plus tard, d’Élisabeth à Werner.
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