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Tomber amoureuse d’une couleur au point de lui consacrer une ode, tel est le propos de Bleuets.
Maggie Nelson est l’auteure du brillant essai Une partie rouge qui raconte la réouverture de l’enquête du meurtre non résolu de sa tante des dizaines d’années après qu’il est advenu et comment elle en a été impactée, alors même qu’elle n’avait jamais connu sa tante. Mais pas de rouge ici, même si on apprend que les enfants préfèrent recevoir de leurs aînés des affaires rouges. Du bleu :
J’ai en tête bien des occasions où le bleu m’a soudain remplie d’espoir (prendre un virage serré en voiture le long d’un précipice et voir d’un coup apparaître l’océan…).
Sous la forme de courts paragraphes numérotés de 1 à 240, Maggie Nelson puise dans la philosophie, les sciences, la poésie, la bouffe, sa vie pour dire son amour pour le bleu. Le bleu, couleur préférée des adultes dans pays occidentaux et de la moisissure alimentaire : roquefort. Couleur réputée pour couper l’appétit : ne jamais peindre sa cuisine en bleu ni servir dans des assiettes bleues, sauf si on veut faire des économies. Acyanoblepsie : absence de perception de la couleur bleue, maladie potentiellement corrigée par la pilule Viagra, une protéine du pénis ressemblerait à une protéine de la rétine, nous n’en saurons pas plus. Avoir le « blues » mais continuer d’aimer vivre sur la Planète bleue, etc.
Bleuets, de Maggie Nelson, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Editions du Sous-Sol, 2019.
© Virginie Manchado, 2019
J’avais beaucoup aimé “Une partie rouge” ainsi que “Les Argonautes” dans lequel Maggie Nelson abordait la question du genre. Je crois que je vais me laisser tenter par celui-ci.
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J’ai lu et relu “Bleuets”, j’ai adoré. C’est peut-être le livre de M. Nelson que je préfère. Superbe.
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