Billets d'humeur, Société

La SNCF et moi, une histoire de pépins

Temps de lecture : 3’4 

La SNCF et moi, c’est une grande histoire de pépins dont voici le florilège.

Un peu après Châteauroux, nous passons sous un pont duquel tombe une voiture. Crissement de freins retentissant, vitres fêlées et arrêt brutal. Une automobiliste a perdu le contrôle de sa voiture, se rendant compte qu’elle allait passer par-dessus bord elle s’est éjectée juste à temps – heureusement qu’elle ne portait pas sa ceinture de sécurité. Sa voiture est tombée sur la voie ferrée juste au moment où le train arrivait, résultat : la voiture réduite à la taille d’une Majorette. Le temps de vérifier qu’il n’y avait pas de cadavre, que notre train était encore opérationnel. > Arrivée à Paris avec plus de 4 heures de retard en roulant au ralenti et dans une chaleur insupportable.

De retour de Barcelone : un suicide. > Arrivée à Toulouse avec 3 heures de retard.

En fin de journée, au départ d’Arles, tout va bien. Mais arrivé à Tarascon, le train s’arrête. On attend, on attend… puis on nous demande de descendre du train. Des agriculteurs mécontents ont démonté les rails. Le train ne circule plus. On doit rentrer chez soi. Il est 21 heures, la gare de Tarascon ferme ses portes, l’usine de papier empeste l’atmosphère. Il n’y a ni Uber ni blablacar à cette époque, je demande à une inconnue qui va à Arles si je peux monter dans sa voiture.

Hiver 2005 : grande grève des contrôleurs, trafic paralysé à l’échelle nationale, j’en étais ! > Arrivée à Toulouse avec 36 heures de retard.

Été 2016, au départ d’Alès, tout va bien. Arrivé à Nîmes, on nous demande de descendre car un peu plus loin un arbre s’est abattu sur le train qui précède le mien, ouf. On nous dit qu’on va repartir et puis que non, enfin si, mais non. Finalement, je passe la nuit dans la gare. Je me lie d’amitié avec quelques voyageurs esseulés dans la même situation que moi, parmi eux une mamie qui fait un malaise et monte dans un bus direction Marseille où elle passera la nuit dans un gymnase. Nous allons manger une pizza puis nous nous promenons dans Nîmes en tirant nos valises, car il n’y a pas de consigne. C’est le lancement de Pokemon Go, on croise quantité de zombies dans les rues. On se couche à même le sol de la gare, qui au vu de la quantité de voyageurs aussi désœuvrés que remontés, la squattent. Par je ne sais quel miracle, je dors comme un bébé. Vers 6 heures du matin, on nous réveille, il nous faut monter dans un TER pour Montpellier où l’on nous sert un petit-déjeuner des Restaus du Cœur, puis nous montons dans un train, où par un second miracle je me rendors : je suis encore avec tous mes amis de fortune, et je suis la seule à dormir comme un bébé les rendant fous de jalousie. Petit à petit nous nous séparons. > Arrivé avec 23 heures de retard. Je prends une douche plus que nécessaire et me rendors pour une quinzaine d’heures.

Été 2019 : un OuiGo qui a 40 minutes de retard, on m’envoie un bon d’achat de 4,75 € qui dès que je veux l’utiliser s’avère être inutilisable. Le code est non référencé. Le même été, je prends un autre OuiGo dans le sens inverse, cette fois-ci il a qui a 2 h 40 de retard, on me promet un bon d’achat. Jamais reçu. Je vais sur le site OuiGo : aucun contact. Je trouve une adresse postale, je leur écris. > Aucune réponse.

Automne 2019 : je pars en week-end à Nantes. Grève à l’aller et grève au retour. > À l’aller du retard, au retour de l’avance plus un complément de billet de 75 €.

Hiver 2019 : la moitié des trains est annulée, tous mes amis qui ont réservé des voyages ont le leur maintenu, les miens sont annulés.

Je ne m’appesantis pas sur les trains tellement bondés qu’on doit s’asseoir dans les toilettes, les trains annulés mais pas remplacés ce qui oblige à racheter un billet, deux fois plus cher, les trains stoppés par des vaches échappées une autre fois, ce sont les chevaux… ce n’est qu’anecdote.

Et puis il y a toutes les fois où ça marche bien, mais je serais curieuse de connaître les pourcentages « nickel » vs « cata ».

Je suppose que beaucoup se reconnaîtront dans mes anecdotes.

© Virginie Manchado, 2020

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