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Le cœur de Tarek cesse de battre brutalement. En plus d’être accablés par le chagrin, Ali, Marwan et Foued ont la désagréable surprise de découvrir que leur père souhaitait être enterré au Maroc, où il était né et avait grandi, et ce même s’il avait passé la majeure partie de sa vie à Clichy. C’est à Marwan qu’il incombe de rapatrier le corps.
Le rapatriement
Marwan décolle donc avec le corps de son père dans la soute. Direction Casablanca. Une ville qui lui est aussi proche qu’étrangère. Certes, ses parents l’y ont emmené en vacances. Il connaît un peu sa grand-mère paternelle, ses cousins, sa famille mais sans plus. Il parle un peu arabe, mais avec un accent algérien, ce qu’on ne cesse de lui reprocher tout comme en France on lui demande sans cesse d’épeler son prénom et d’où il vient. De Clichy ! Donc, pas vraiment d’ici, pas vraiment d’ailleurs. Diable, pourquoi son père a-t-il choisi d’être enterré au Maroc ? Comment répondre à cette question à l’heure où il ne reste plus que les souvenirs ?
Il y a deux sortes de souvenirs Marwan, ceux que l’on a de quelqu’un et ceux que l’on a avec quelqu’un.
Les révélations
Comme bien souvent avec les décès, les armoires qui regorgent de secrets de famille et de non-dits ne demandant qu’à voir la lumière du jour sont subitement déverrouillées. Ce voyage à Casa sera pour Marwan un pivot dans sa vie. Des pans entiers de son histoire familiale apparaîtront sous un nouvel éclairage, chahutant les pièces sur l’échiquier du « qui est qui », avec pour conséquence pour Marwan de comprendre qu’il n’est pas « ceux » qu’il croyait être.
Lire du Dorchamps
L’inconfort de l’immigration et d’être en permanence entre deux cultures, deux nationalités, deux identités est très retranscris. C’est fort délicat. Un peu naïf aussi. Très plaisant à lire.
Le point commun entre Marwan et moi
Quand on doit jongler entre deux univers, celui dont on est issu et celui où l’on évolue, il y a de quoi en perdre son latin, mais vient le moment où l’on finit par définir qui l’on est.
Ceux que je suis, de Olivier Dorchamps, Finitude, 2019.
© Virginie Manchado, 2020
C’est un roman très émouvant, plein de tendresse, de sensibilité, d’humanité, qui fait un bien fou. Olivier Dorchamps est un grand.
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