Billets d'humeur

Journal du presque confinement – Semaine 6 – 22 novembre

Temps de lecture : 6’14

Dimanche 15 novembre (suite)

Pour commencer, les réponses au jeu de la semaine passée (cf. billet du 15 novembre) : comment appelle-t-on les groupes d’animaux… :

Un bouquet de faisans ; un murmure d’étourneaux ; une flamboyance de flamants ; un parlement de hiboux ; une exaltation d’alouettes ; un kaléidoscope de papillons ; un panier de crabes ; une échouerie de phoques ; un nœud de vipères ; un essaim d’abeilles ; une nichée de souris ; une harde de sangliers ; un nuage de moustiques ; une assemblée de babouins ; une fierté de lions.

Lundi 16 novembre

Sur les stats de mon blog, des individus vivant en Chine, à Madagascar, à Monaco, en Suisse, en Autriche, aux Pays-Bas, en Tunisie, au Maroc, au Bénin, en Espagne, en Belgique, au Mali… consultent mes écrits, mais qui peuvent-ils bien être ?

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Je me demande pour qui ma mère avait voté en 1981.

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Aujourd’hui, en matière de travail, je ne me foule pas trop, le strict nécessaire. Pas mal d’administratif, un peu de balade. Début des cadeaux de Noël.

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Mardi 17 novembre

J’écris à la clinique des Deux-Cèdres où ma mère est morte, je demande son dossier médical.

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J’ai cette vilaine manie dont je ne parviens pas à me défaire qui consiste à toujours fermer les documents, les tableaux ou les pages web que je consulte, si bien que je suis sans cesse en train de les rouvrir et de recommencer mes recherches.

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Autre manie qui m’exaspère : faire une machine et oublier le vêtement pour lequel j’avais décidé de faire une machine. Connaissant mon travers, je prends le soin de vérifier que je n’ai rien oublié avant d’appuyer sur Marche, mais les habits sont mesquins avec moi !

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Pour écouter Tintin, si je règle le son de mon téléphone sur un cran, je n’entends pas assez bien, si je le règle sur deux crans, c’est trop fort, sauf si j’éloigne le téléphone de mon oreille.

Mercredi 18 novembre

6 h 47 du matin et déjà l’ordinateur allumé. Parfois je voudrais que mon travail consiste à couper du bois, au lieu de ça je suis dans mon lit avec mon ordi, mon cahier et un bon bol de thé et bientôt le chat, ce n’est pas si mal que ça.

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Bêtisier jeu télévisé : un homme à qui l’on demandait de compléter le proverbe « À bon chat… » a répondu « bon nem » ! Il y a fort longtemps, un ami qui s’étonnait que je ne connaisse pas le sens de l’expression « Tu quoque mi fili » m’avait demandé ce que, d’après moi, elle signifiait, je lui avais répondu du tac au tac « Oh, tu crois quoi ! »

Tu quoque…

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Dans mon lit, j’écoute Tintin jusqu’au bout de la nuit. Je me concentre uniquement sur Milou, qui est interprété par la comédienne Marina Cappe ! Ces comédiens de la Comédie française interprètent Hamlet, Bérénice, Célimène… et elle, Milou, ils ne sont pas nombreux à pouvoir se vanter d’avoir joué un chien.

Jeudi 19 novembre

Pendant les deux heures qu’a durée cette réunion, j’ai eu le temps de boire un bon thé, passer le balai, faire pipi deux fois, envoyer des tas d’emails, répondre à d’autres clients…

Extrait du génial « Le monde merveilleux de l’entreprise » par Voutch

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Sur un post-it j’écris le nom des amies de ma mère que me dicte mon oncle par téléphone, des noms que mes oreilles ont déjà entendu, bien que je ne connaisse pas le visage de ces personnes et puis j’écris le nombre 16 et je l’entoure plusieurs fois.

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Les prénoms de l’époque étaient vraiment moches.

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Une dame dit de Sarkozy qu’elle a entendu récemment en interview : « Au top niveau, comme d’habitude ! »

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Mes yeux tombent sur le Post-it et le « 16 » entouré. Il me faut du temps pour en comprendre le sens : le nombre de « tu meurs ».

Vendredi 20 novembre

Ma petite voisine, qui est née pendant que je courais le semi-marathon de San Francisco, a les cheveux attachés en queue de cheval pour la première fois de sa vie. 

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Je prends une émission radio en cours. Il est question d’un auteur, mort, paranoïaque… j’apprends plein de choses sur lui sans savoir qui il est car le journaliste et son invité ne prononcent plus son nom.

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La clinique où est morte ma mère ne conserve pas les dossiers au-delà de 1986, je ne saurai rien à cinq mois près.

Dessin inspiré de celui de Soledad Bravi

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Aujourd’hui, j’apprends ceci :

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Vers 13 heures, je rentre chez moi. En attendant l’ascenseur, je vois le mari de la concierge sortir de la loge, pieds nus, en peignoir vert à grosses rayures rouges, le cheveux hirsute. Il me dit « Bonjour Sophie » et file chez lui.

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Mon compagnon me dit qu’il va me lire un texte. « Que tu as écrit ? » je lui demande. « Non, ce que j’écris c’est comme ce qu’il y a dans la litière du chat. »

Samedi 21 novembre

En matinée : discussion sur L’homme qui valait 3 milliards, ses bras, ses jambes et son œil bioniques. Une question subsiste : sa bite était-elle elle aussi bionique ?

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Une caissière à sa collègue : au prochain déménagement, c’est sûr, c’est lave-vaisselle obligatoire. Je préfère avoir une chambre sans fenêtre que pas de lave-vaisselle.

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En faisant les courses je réalise que les blettes mangées hier soir au dîner étaient des pak-choï.

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Samedi après-midi, c’est finalisation du billet hebdomadaire du dimanche :

Dessin inspiré du génial Loïc Sécheresse

© Virginie Manchado, 2020

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2 réflexions au sujet de “Journal du presque confinement – Semaine 6 – 22 novembre”

  1. Je cherchais (bêtement) un nom de groupe générique pour tous ces animaux ! La réponse m’apprend plein de choses, notamment un « murmure » d’étourneaux : je n’y aurais jamais pensé pour les avoir entendus réunis dans un arbre à Aurillac.

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