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Jeudi 1er avril
Pendant que je cours je regarde régulièrement mes pieds sans savoir ce qui est différent mais en sentant bien que quelque chose n’est pas comme d’habitude. Puis je réalise que je ne cours pas avec mes baskets de jogging mais avec celles de ville.
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Cinquième et dernière expédition chez Truffaut : à chaque fois que j’arrive à la caisse, il n’y a personne puis l’instant d’après, une dizaine de personnes font la queue. Je repars avec un laurier-sauce et un basilic.
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Je croise le poissonnier, qui me demande comment était le poisson de la veille : « Excellent. Pas du tout un goût de poison. » (Je l’avais choisi sur ses conseils, lui – un poissonnier – qui n’aime pas bien le poisson.)
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Les deux vieilles pies acariâtres de l’immeuble d’en face ont enlevé tous les géraniums de leurs jardinières. Elles nous copient et installent une guirlande électrique sur leur balcon.
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Je mets un tapis dans la chambre, tapis que mon chéri n’aime pas, la solution étant qu’il ne marche pas dessus, tout simplement.
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Il fait chaud, je dis à mon chéri que nous pourrions nous acheter des glaces et en manger par un temps pareil, il me répond que c’est une très bonne idée sauf que je n’aime pas les glaces, lui non plus d’ailleurs.
Vendredi 2 avril
Je déjeune chez une amie qui vit dans le quartier des Batignolles où je n’ai jamais l’occasion d’aller, c’est vraiment un chouette quartier.

Samedi 3 avril
Cette fois, c’est moi qui vire son oreiller ! (cf. billet Mars 2021.)
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Je me réveille en riant aux éclats : je rêvais qu’un chauffeur de taxi un peu bêbête était en ligne avec un soi-disant ravisseur qui lui demandait de kidnapper quelqu’un et je ne me souviens plus de la suite, mais c’était très rigolo.
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Au moment de prendre l’ascenseur, une voisine entre dans l’immeuble, nous lui disons que nous lui renvoyons l’ascenseur mais comme elle ne dit pas bonjour et fait la tête, au lieu d’appuyer sur 0, j’appuie d’abord sur 3 puis sur 0. La prochaine fois, j’appuierai sur -1, 4, 1, 5, 3, 2 et enfin sur 0.
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Gros débat à cause du livre que je lis sur la lutte des classes dans Columbo. Mon chéri me dit que c’est une vision très française, puis il s’empare du livre, le retourne, parcourt la 4e et s’écrie « Ah ben, voilà, c’est écrit par un sociologue. Les sociologues sont tous des gauchistes » Je décide de faire de la sociologie de droite.

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Dans le Columbo de ce soir, la méchante a un faux air de Karin Viard et dans celui de demain (nous regardons la bande annonce), elle a un air de Juliette Binoche, mais en blonde.
Dimanche 4 avril
Dans le livre sur la lutte des classes dans Columbo que je suis en train de lire, l’auteur raconte comment Columbo résout l’énigme de l’épisode de ce soir, celui avec Juliette Binoche.
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Un des lecteurs de mon blog m’envoie un gentil mot et aussi pour me signaler une faute épouvantable, que je corrige de ce pas. Mea culpa.
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Balade guidée dans le bois de Boulogne à la découverte des plantes. On goûte à la benoîte urbaine, sa feuille a un goût de champignon, sa racine de clou de girofle. Attention : l’if est mortel.
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Le guide attrape un bourgeon d’arbre au passage et le mange. Il explique très fort devant un vieux monsieur qui arrache du lierre grimpant d’un tronc d’arbre que le lierre est un allié des arbres.
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Je ne sais pas pourquoi je me retrouve toujours avec des mangeurs de graines qui portent des vestes Quechua immondes dans ce genre de virée. Et autour de nous, tous les cols Claudine de Neuilly.
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Le père de mon chéri : « Tu as plus de 50 ans, tu peux te faire vacciner ! » Réponse : « Mais papa, je n’ai pas encore 50 ans ! »
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Pas un seul chocolat cette année pour Pâques, on n’en avait pas envie.
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Ce soir dîner « fin du monde » : « Tu jettes dans ton beurre », comme a dit le guide plus tôt dans l’après-midi, tes brocolis sauvages, ton lierre terrestre, ton ail d’ours et ton cerfeuil des bois. » L’ail des ours, c’est succulent.
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Mon chéri s’enferme dans la chambre pour téléphoner à son meilleur ami. Il se met à rire si fort que moi, qui suis à l’autre bout de l’appartement, je ris aussi.
Dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 avril 2021
Au milieu de la nuit, je me réveille après avoir fait un drôle de rêve sur une fille qui arrêtait de vendre des habits dans une boutique, comme je vois que la liseuse de mon compagnon est allumée, j’amorce un dialogue :
MOI : Ah, tu lis ! Qu’est-ce que tu lis ?
LUI : Un livre.
MOI : Génial, et il y a des phrases ?
LUI : Oui, il y a même des mots.
MOI : Quel est le titre ?
Il prononce un nom que je n’ai pas retenu et avant même que je n’aie le temps de lui poser la question, il enchaîne en me disant « C’est publié au Diable Vauvert ». Je lui tire les cheveux gentiment, cela fait deux fois en deux minutes qu’il se moque de moi.
MOI : Depuis cet après-midi, mon index droit me démange, comme dans le dernier épisode de Columbo.
LUI : C’est normal, t’as farfouiné des plantes tout l’après-midi.
MOI : J’ai dû toucher du sumac vénéneux. Columbo dit qu’il n’en pousse que dans le désert de Californie, mais avec le réchauffement climatique, va savoir.
LUI : Ça doit être ça.
MOI : En fait, le bois de Boulogne, c’est de droite et le bois de Vincennes, c’est de gauche ?
LUI : Pas tout à fait, parce que tu vas au bois de Vincennes mais tu es de droite.
MOI : J’ai fait un drôle de rêve. Je crois que je n’ai plus envie d’acheter d’habits.
Silence.
MOI : Je vais devenir minimaliste.
LUI : Super (c’est lui qui a inspiré Bertrand Usclat pour sa géniale vidéo Broute « Minimalisme »).
Mardi 6 avril
Je porte régulièrement des tee-shirts manches longues très fins que je trouve bien pratiques, j’en ai de toutes les couleurs. Mais je ne sais pas pourquoi le bordeaux me fait énormément transpirer : question de teinture ?
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Beurre au sarrasin, beurre au sel fumé dans notre frigo.
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Il neige sur Paris.
Mercredi 7 avril
Lila, l’adorable cocker qui avait sauvé la vie d’Éric, un matin de janvier 2015, est morte.
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Les « brocs », alias les brocanteurs, de la place d’Aligre sont en colère. Ils n’ont plus le droit de travailler sur la place because Covid. Permanence de soutien tous les matins de 10 heures à 12 heures.


Jeudi 8 avril
2 h 20 : je compte les moutons – j’en suis à 358 776. Je repense à tous les Broute qui me font rire, je me les repasse mentalement et m’efforce de réciter intérieurement les dialogues. Je prends un fou rire, mais me contiens pour ne pas réveiller monsieur.
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Mes Broute préférés, dans l’ordre : Minimalisme, L’art de la non-violence, Faire du vélo à Paris, Drague féministe et Fêter Noël en toute sécurité avec nos aînés.
Vendredi 9 avril

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Il est 19 h 42, mon chéri rentre de chez le coiffeur (c’est Sabrina qui lui coupe les cheveux, moi c’est Loïc), il ne m’avait pas dit qu’il allait chez le coiffeur, or il le savait depuis la veille, et il me sort tout à trac « T’as vu que le prince Philip est mort ? » Je m’effondre.

Depuis que j’ai vécu en Angleterre, je suis royaliste, mais que pour l’Angleterre.
Rest in Peace.
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BBC à fond.
Stéphane Bern doit être dans tous ses états.
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Dans le Columbo de ce soir, un acteur a un faux air d’un acteur français qui lui-même a un faux air de Noël Mamère, mais on n’arrive pas à se souvenir de son nom. Help !
Samedi 10 avril
Au petit matin, quand le chat estime que nous avons suffisamment dormi comme ça et qu’il est temps que nous nous levions pour le regarder regarder par la fenêtre, il s’approche de notre lit et miaule d’une façon déchirante qui réveille toujours l’un de nous deux, jamais l’autre ; je vous laisse deviner qui…
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Je croise la concierge qui me dit « Hier, j’ai fait ma concierge, je suis montée sur le toit de l’immeuble et j’ai vu ton balcon d’en haut, c’est magnifique ce que tu as fait avec toutes ces fleurs. » Ça tombe bien que le résultat lui plaise, car c’elle qui arrosera en notre absence cet été.
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Besoin d’aller chez Truffaut pour acheter un grand tuteur pour le chèvrefeuille, l’occasion de racheter une plante (de la sauge qui fait plein de fleurs rouges jusqu’au mois de novembre), malheureusement je me trompe de terreau, obligée d’y retourner.
Duras en icône de mode, qui l’eût cru ?
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