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Dimanche 27 juin
Je poste mon billet hebdomadaire sur mon blog : je reçois plein de messages enthousiastes alors que je trouvais ce billet très moyen. Parmi les messages, une amie me dit : « Tu n’as rien écrit à samedi. Tu t’es arrêtée à vendredi. » Je lui réponds que parfois, il ne se passe rien le samedi. Mais sa remarque sème le doute dans mon esprit. Voyons voir ce qui s’est passé dans ma vie le 27 juin : j’ai fait des légumes farcis pour la première fois de ma vie : courgette, aubergine, champignon et, contre toute attente, ce sont les champignons farcis que nous avons préférés. À la piscine, je fais les mouvements « tout petit tout petit » comme dit la prof d’aquagym du lieu où je séjournerai cet été encore, car je sais qu’elle sera impitoyable. Une fois, elle m’avait dit « Alors, Virginie, c’est beaucoup beaucoup plus vite. » Le soir, nous nous sommes couchés très tôt et nous avons presque fait le tour du cadran, j’ai des scrupules à le dire à cette même amie qui dort très peu à cause de son nouveau-né.
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Parmi les autres commentaires sur mon post hebdo, je reçois ceci (en rebond à ma note sur l’abandon du port du masque) (cf. post du 27 juin) : « La tolérance atteindra un tel niveau que les personnes intelligentes seront interdites de toute réflexion pour ne pas offenser les imbéciles. » Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski. Dieu que j’aime cette citation. Et comme elle est appropriée.
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À midi, le taux de votation en Ile-de-France était de 8 %, mais lorsque j’ai voté il y avait une dizaine de personnes qui faisaient la queue devant moi et derrière moi.
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J’ai repéré le couloir de nage avec le système de chauffage de l’eau que je veux, ne reste plus qu’à trouver la maison. Mes lieux de prédilection : nord du lot, Lozère, Aveyron. Corrèze, why not.
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J’ai perdu un petit peu de poids : mais où ce poids perdu part-il ?
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Tant de gens confondent « quelque » et « quelle que/quel que ». Exemple : « Quelle que soit la chute de ce roman… » et non « Quelque soit la chute de ce roman… » Ça m’énerve.
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Lundi 28 juin
Je travaille avec deux personnes qui ont personnalisé la fin de leur email. Une a écrit « Message envoyé depuis quelque part sur la terre », l’autre « Excusez-moi pour les fautes de frappe ». L’un des deux est comptable, l’autre est photographe.
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En archivant de vieux emails, je retombe sur ces photos qui datent de l’été 2016 (j’ai longtemps cherché un appartement avec une aussi jolie faïence dans la cuisine).
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Je ne parle presque jamais de mon père, ni de mon frère. Mais ça ne veut pas dire qu’ils n’existent pas.
Mardi 29 juin
Encore une engueulade à la piscine.
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Je mets mes chaussettes, mon foulard, mon pull et pose ma veste sur mes genoux et je m’installe au fond du fauteuil d’une salle de cinéma où la clim est poussée à son maximum – on se demande bien pourquoi – et j’admire le chef-d’œuvre : Nomadland.

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Dans la nuit, je suis réveillée, j’écoute le chant des oiseaux. Peut-être qu’ils composent un poème en prose façon l’Odyssée, un genre de mise en garde contre le chat :
Chat assassin
Notre camarade tu as tué
Chat gredin
On va se venger
Chat assassin
On va te piquer
Les yeux et le nez
Chat assassin
Fais pas le malin
Ton tour va arriver
Mercredi 30 juin
Les commerçants qui me connaissent et qui me voient faire mes courses à toute heure de la journée doivent croire que je suis une riche héritière ou que mon mari est très fortuné et que je suis femme au foyer, alors que je case mes courses dans de tout petits espaces temps de la journée pour en être libérée les soir et les week-ends.
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Cet après-midi : baston dans la rue. À grands coups de poing.
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Nous avons un invité à dîner : je cherche une nouvelle recette de gâteau au chocolat et je tombe sur « gâteau au chocolat à la courgette ». Finalement, je fais un clafoutis pêches-abricots.
Jeudi 1er juillet
J’ai rêvé que la fille de mon ancienne proprio me payait pour garder son chien.
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C’est ma semaine « vie sociale » : cinéma, dîner, restaurant, bar, goûter. Je fais tout en cinq jours.
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Nos pieds de tomate : ils font beaucoup de feuillages mais pas de tomates.
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Mon compagnon trouve que nous sommes vraiment gagas du chat. « Surtout toi« , lui dis-je. « C’est pas moi qui consacre un tiers de mon blog à mon chat.«
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En rentrant d’un dîner avec une amie, je traverse Paris à pied. C’est joli. Il y a un peu de monde dans les rues, mais pas trop. Il fait bon, mais pas chaud. Je vois un homme assis à la terrasse d’un bar, son corps compte de nombreux tatouages, l’un d’entre eux dit : « J’encule la saint-Valentin. »
Vendredi 2 juillet
Emmanuelle Teyras poste ces trois dessins sur Instagram, que je like à gogo en ajoutant « Beurk » en commentaire. (cf. post du dimanche 30 mai).
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On regarde un docu sur les obèses aux États-Unis puis sur le culte de l’hyperperformance en Corée. Un enfant de 8 ans n’avais jamais vu de tomate de sa vie, un adolescent de 15 ans ne pouvait pas dormir plus de 5 heures par nuit tant son programme de cours était chargé. Il y a longtemps, j’avais vu un reportage sur les méfaits causés par le culte de la performance au Japon : accablé par trop de pression, un adolescent s’était pendu à l’une des branches du cerisier du jardin de ses parents, depuis cette branche et celles autour n’avaient plus jamais refleuri.
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Par moments, je me dis qu’un jour, sans prévenir personne, je vais déménager et que mon nouveau code postal commencera par 48, 46 ou 12. Mais mon compagnon préférerait qu’il commence par 22, 56 ou 29, voire 44. Alors, on décide de jouer ça aux dés.
Samedi 3 juillet
Mon compagnon se réveille en chantonnant la pub pour Banga et cet air m’accompagne toute la journée.
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Crêpes à la bière blonde corse. Mouais, mais je les mange quand même.
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Je vais te dire quelque chose qui va te faire rire, mais essaie de ne pas rire : « J’en ai marre d’acheter des fringues. » « Hi hi hi. »
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Je commence cette lecture :

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À force de goûter à toutes les piscines des environs, je suis capable de vous dire si l’eau est dure, souple, dense, légère, salée, chlorée, hyperchlorée, laiteuse…