« Je pourrais faire des recherches sur mes arrière-grands-parents espagnols, il doit bien y avoir des archives sur les réfugiés politiques quelque part. »
Catégorie : Histoires et récits
La femme qui voulait voir la mer
... je finissais par trouver le lieu idéal à l’île de Ré, dans un hôtel simple et élégant, où l’équipe se proposait de m’aménager une chambre selon mes desiderata. Que demander de plus ? L’hôtel, la chambre, les vélos dans le hall de l’hôtel, aucun touriste mais toutes les activités ouvertes, pas trop de soleil, du vent, un peu de pluie en fin d’après-midi avec un peu de chance, et un bon chocolat offert tous les soirs par la maison. Mais voilà qu’un dénommé J.C. décida par un soir d’octobre de nous enfermer. Bye bye l’île de Ré.
Retour sur expérience / Projet livre vivant / « La Dernière Fois »
Le temps de chaque consultation était de 20 minutes, le récit durait une quinzaine de minutes, les minutes restantes étaient dédiées à l’échange entre lecteur et livre vivant.
- Lors de la première session de 3 heures en bibliothèque, j’ai été consultée 3 fois.
- Lors de la deuxième session de 3 heures en bibliothèque, j’ai été consultée 7 fois.
- Lors de la troisième session de 3 heures en bibliothèque, j’ai été consultée 6 fois.
- Lors de la dernière session de 3 heures en bibliothèque, j’ai été consultée 6 fois.
En tout : 22 consultations + de nombreuses répétitions, en solo (tous les jours chez moi), et 2 avec Christine (une des porteuses du projet) = j’ai dû raconter « La Dernière Fois » quelque 80 fois.
Projet livre vivant / « La Dernière Fois »
Vingt-quatre individus, des anonymes, comme moi, sont réunis en bibliothèque. Chacun d’eux est un livre vivant et raconte une histoire personnelle librement choisie. À l’entrée de la bibliothèque, les usagers consultent le catalogue des livres vivants disponibles et en choisissent un. La bibliothécaire va chercher le livre vivant dans la remise puis l’installe face à l’usager, tout proche de lui. Le livre vivant raconte son histoire, pour l’usager et rien que pour l’usager. La lecture une quinzaine de minutes. Ensuite, le livre vivant retourne en remise, à moins qu’il ne soit déjà sollicité pour une nouvelle consultation. L’usager peut consulter un autre livre s’il le souhaite.
Mes chroniques de Londres / I beg your pardon
A 7h26, j’avais fait mon check-out, laissé ma valise à la consigne de l’hôtel et prévenu mes camarades de ne pas m’attendre pour aller en cours. Je décide de marcher parce que c’est de n’avoir pas marché les jours précédents qui avait grillé mes neurones. Le nez camouflé dans mon écharpe je brave le froid matinal et me lance sur Shaftesbury Avenue. Il fut un temps où ces rues et ces avenues n’avaient aucun secret pour moi, parce que Londres était ma ville. Les années ont passé, j’y suis peu retournée, j’ai oublié. J’étais décidée à me rafraîchir, le corps et la mémoire. Je marche direction Picadilly Circus. Nous sommes peu dans les rues. Beaucoup vont travailler, comme ces ouvriers que j’entends au loin ponctuer leur phrase de « This fucking bastard… », ça me fait sourire. Je fais des détours par Seven Dials, une boutique familière est toujours là. Je passe devant une salle de musical où j’étais allée voir Priscilla Queen of the Desert. Curzon cinema, comment avais-je pu oublier que j’avais fréquenté cette salle obscure ? China Gate à ma gauche. Dans la nuit finissante l’écran publicitaire de Picadilly Circus diffuse sa lumière jaune. Ca saute au rythme du changement de pubs. La place a une allure de studio de cinéma. Les passants sont les figurants, j’en suis une aussi, pendant ce temps les acteurs sont dans un préfabriqué en train de se faire maquiller.
Mes chroniques de Londres / J1
« London is calling » Temps de lecture : 32'' La promo #Etincelles s’apprête à sévir à l’étranger une dernière fois. Ce coup-ci, ce sera à Londres. Cinq journées de cours à Imperial College. Gageons que nous revenions la tête bien pleine d’idées et de techniques astucieuses, le cœur réchauffé par une bonne pinte de bière au coin… Lire la suite Mes chroniques de Londres / J1
« Entrer dans le monde tous les matins/Une histoire écrite avec mon chat »
Certains jours le chat me rejoint. Ce matin, l’amie féline est à mes pieds, dans la position dite du « rôti ». Elle me regarde, la tête inclinée avec un air de « oh, toi qui m’aimes tant et qui ne me refuses rien quand je prends mon air craquant comme en ce moment, regarde comme je te domine ». D’autres jours, elle se faufile entre mon dos et le gros oreiller ou s’installe carrément sur mon cahier, me refusant le droit d’écrire. Il y a des chats chics (j’en ai vu dans deux cafés sélect), il y a des chats commerçants (j’en ai vu officier dans une librairie), il y a des chats ronronthérapeuthes (qui sont employés dans les bars à chats) et il y a mon chat, un chat antilittéraire.
Mes chroniques de SF / Last call
Pour finir le Study tour américain en beauté nous sommes allés au stade d’Oakland, le Coliseum, pour soutenir les Golden Warriors qui affrontaient les Milwaukee Bucks, venus exprès de l’autre côté de l’Amérique. Les Golden Warriors arborent les couleurs bleu et jaune. Les trois années précédentes, ils ont remporté le tournoi de la NBA. C’est l’équipe la plus puissante de la Conférence de l’Ouest. Face à eux les Milwaukee Bucks, les leaders de la Conférence de l’Est.
Mes chroniques de SF / J+8
Se promener dans la rue avec Vincent est impressionnant : il indique une voiture, vous annonce son identité « marque, modèle, nombre de chevaux », lève l’index et vous dit « écoute le moteur ». Après le démarrage, il vous demande si vous avez entendu. Jamais de ma vie je n’avais ni « écouté » ni « entendu » une voiture. Plus fort encore, il reconnaît les modèles au bruit du moteur.
Là où ce n’est que vacarme pour moi, Vincent entend une musique et voit une chorégraphie. Les pistons montent et descendent, l’essence est propulsée par jets, sa combustion va finir en fumée recrachée par le pot d’échappement. Si j’avais eu Vincent comme prof de physique-chimie au lycée, j’aurais sans doute eu la moyenne plus souvent…
Mes chroniques de SF / J+4
Un panneau à l’attention des automobilistes affichait « Speed : maximum 45 Miles », il y avait peu de chance pour que je sois contrôlée. A l’issue du Golden Gate Bridge nous avions déjà (ou seulement) parcouru 10 km. Le retour par le pont a été difficile. Je me suis dit que des gars s’étaient tués à la tâche pour construire ce pont uniquement pour que je puisse courir dessus en ce jour alors que je n’allais pas les décevoir. J’ai pensé à des tas d’images chouettes, à des moments heureux, à la douche qui m’attendait après et à mon lit – dans lequel je suis en ce moment bien que je ne parvienne pas à m’endormir. J’ai parlé à mon corps, je lui ai dit « mes muscles sont décontractés, mes articulations sont souples, j’ai de la ressource, je cours sur des coussins d’air ». La vue sur la baie, à main droite, et sur San Francisco, à main gauche, était superbe.