JUILLET
Fin juin, nous nous sommes arrêtés au moment où je vous disais que ma concierge avait un amant (ça s’est confirmé, preuve à l’appui). Ensuite est venu le mois de juillet, et voici ce qui s’est passé un jour de juillet : dans le Lot, en voiture avec une amie et son fils âgé de 9 ans à qui je demande s’il lui arrive de rester tout seul à la maison : « Pfff, pas longtemps parce que ma mère a peur que je me cogne dans tous les coins. C’est pas un entraînement de ninja que je fais, je lis, je vais pas me vider de tout mon sang ! » Le lendemain, dans le train du retour, quelques minutes avant d’entrer en gare de Paris-Austerlitz, sur la plateforme, nous sommes nombreux. Une fille à côté de moi écoute de la musique très fort sans son casque puis elle laisse un vocal à une de ses amies : « T’as vu, il est trop chouette, c’est le gars qui est toujours de bonne humeur. Et toi, t’as quelqu’un dans ta vie ? J’essaie de venir te voir à Bordeaux en juillet. »
Un soir de juillet, je bénéficie d’un cours de dessin à l’école Duperré. Thématique : l’objet. À la fin de l’atelier, direction le cocktail. Deux heures plus tard, alors que je suis sur le point de rentrer chez moi en abandonnant mon dessin, Philippe Caron vient me dire que je dessine comme un enfant et que ça lui plaît.
Un jour de juillet, les livreurs du canapé montent jusqu’à mon étage, mais sans le canapé qu’ils ont laissé au rez-de-chaussée. Malgré les mesures de l’ascenseur fournies par mes soins ils n’avaient pas anticipé qu’il leur faudrait le démonter. Ce même jour, j’essaie de convaincre le chat du bien fondé de se réveiller, d’aller dans son panier, de se laisser transporter jusqu’à une gentille dame qui va lui couper les griffes et lui mettre un produit antipuces dans le cou tout en lui susurrant des mots doux dans son bel accent portugais. Plus tôt dans l’après-midi j’ai installé les rideaux qui dormaient dans le placard depuis plus de deux ans. En juillet, la petite table d’appoint que j’avais repérée en mai chez les Chi(n)euses correspond pile poil aux dimensions du nouveau canapé. Je m’en vais donc l’acheter. On me demande si je peux payer en liquide : « Pas de problème, laissez-moi juste le temps d’aller au distributeur de billets. » Quand je reviens, la dame, une femme BCBG d’un certain âge, ne m’entend pas entrer dans la boutique, elle est en train de rallumer son joint (ça sent l’herbe à plein nez bien que la porte soit grande ouverte). Je m’avance vers elle sans me faire connaître, quand elle relève la tête et me voit elle est comme une ado prise en flagrant délit et écrase son joint. Puis, dans un geste très mignon, elle pose une carte de visite sur le mégot. Je l’enjoins à faire ce qu’elle a à faire car je ne fais que passer et que je suis déjà en train de faire demi-tour la table sous le bras après lui avoir tendu mes billets mais elle s’offusque, elle ne va pas allumer sa « cigarette » en ma présence.
En juillet, a surgi un rescapé : un pied de tomate de l’an passé a survécu à l’hiver, il est reparti dans toute sa droiture.
Quant à mes pieds, c’est pas le pied. Pied droit : les verrues. Pied gauche : le pied d’athlète. Chipie de dermatologue : je lui demande si elle peut me prescrire des bas de contention. « Oui, je peux le faire » mais je vois bien que ma requête la contrarie. Comme elle veut connaître le modèle qu’il me faut, je conclus que sa contrariété est passée. Je paye, prends mon ordonnance et rentre chez moi. Deux jours plus tard, je ressors l’ordonnance, prête à me rendre à la pharmacie récupérer tout ce qui m’a été prescrit, aucune mention des bas de contention qui, lorsqu’ils ne sont pas prescrits ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, soit 40 € pour ma poire. Comme chaque été, mon obsession pour les nu-pieds des femmes est très vive. Je ne peux m’empêcher d’examiner les pieds de toutes les femmes que je croise dans la rue afin de vérifier si le bout de leurs orteils ne dépasse pas de la chaussure et flotte pas dans le vide, ce qui est le cas deux fois sur trois. Combien sont-elles à porter des chaussures trop petites pour leurs pieds ? Et l’hiver, orteils recroquevillés ? Dans la rue, encore une dame qui me demande l’adresse de mon coiffeur. Elle a les mêmes cheveux que moi et a du mal à trouver un coiffeur qui sache les couper sans faire des expérimentations.
Un matin de juillet, j’apprends qu’une de mes collègues a accouché, dans la nuit je rêve que je marche à côté d’elle : elle est en super forme, elle fait de grands sauts.
Un jour férié de juillet je pars à pied jusqu’au parc de la butte du Chapeau-rouge, le parc est quelconque et très bruyant avec le périphérique tout près, mais la balade est superbe. Je découvre des rues et des quartiers de Paris. Je passe par le marché de la place des Fêtes, je m’achète un délicieux pollen récolté par un bon apiculteur.
Au retour, la rue de la Mare, le café des Mésanges, la petite ceinture.
En revanche, dès que je suis de nouveau dans le 11e, je n’aime pas. Rue de la Folie-Méricourt et tout autour, je n’aime pas. Dans une librairie, je demande un renseignement car je veux offrir un livre à une fille de cinq ans. Tout en disant cela je me dis que la libraire risque de me rétorquer « Ici, on vend des livres à des enfants, pas à des filles ou à des garçons » alors je m’autocensure et dis « Je cherche un livre pour une enfant de cinq ans, elle vit à la campagne, elle a trois chats. »
En juillet : c’est pêches et abricots rôtis au barbecue avec romarin et Bret Easton Ellis pour compagnon de lecture. Plus du tout envie de manger de pain, donc je m’abstiens. Mais deux jours plus tard, à l’heure de l’apéro, je me rue sur de petites tranches de pain. Et pour la première fois en seize mois, je goûte aux frites de la cantine. Je suis très satisfaite de ma cure de pollen frais, que je complète par une cure de gelée royale, j’en fais la propagande auprès de mes collègues.
Comme tous les autres mois de l’année, en juillet, une amie et moi correspondons énormément par écrit. Nous parlons braguette. Dans un de mes messages je veux écrire « baiser » mais mon téléphone s’y oppose, il corrige systématiquement par « baisser ». Un vendredi de juillet je vais chez mon buraliste me procurer le numéro spécial des Inrocks sur le sexe, j’aime leur phrase d’accroche « Surprises moites ». Alors que je n’ai pas encore sorti mon porte-monnaie de mon sac à main, le buraliste balbutie et me tend de la monnaie.
Le lendemain je mène deux actions différentes : regarder les épisodes d’une minisérie sur Les femmes et l’algorithme sur Arte. L’épisode sur l’absurdité et l’aliénation que sont les couches lavables me sidère, celui sur le Bullet Journal me désespère : il y a des individus qui notent combien de lessives ils ont fait dans le mois, combien de verres d’eau ils ont bu dans la journée, combien d’heures ils ont dormi tous les jours… En serio ? Et je feuillette le fameux numéro des Inrocks sur le sexe. Il y a un article sur le fait de se faire planter jusqu’à mille aiguilles dans le corps (partout) ; je fuis les acupuncteurs tant une seule aiguille plantée dans mon corps me rend littéralement hystérique.
Allons donc, Jean-Louis Murat est mort depuis presque deux mois et on ne me le dit pas !
Dans le patio, au travail, pendant une réunion, un oiseau tombe au sol. Un petit oiseau du genre moineau. Les ailes écartées. Peu à peu il range ses ailes, boit l’eau qu’on lui donne, essaie de se déplacer, on devine qu’une de ses pattes est cassée. Il se traîne au sol et nous avons peur que quelqu’un l’écrase. Je le prends délicatement et le dépose dans un immense bac à plantes en attendant le lendemain. Mais le lendemain, il est mort.
En juillet, je m’achète quatre crayons de couleur dans les tons de bleu, je ne veux plus dessiner qu’en bleu cet été.
En juillet, je croise : trois jeunes, « T’as maigri grave nique sa mère la pute. » Je sais que la langue française est une langue vivante mais là, je sens que je ne vais pas y arriver ; un homme/une femme qui a une barbe très drue et de gros seins, je suis perdue ; un père et son enfant, l’enfant, dans sa poussette, hurle, son père essayant de le calmer : « C’est le week-end, tu n’es pas content ? »
Proposition de juillet. Il n’y a plus qu’une seule ville au monde que j’ai envie de visiter : Cordoue. Il se trouve qu’un ami y a emménagé récemment. Il me propose de procéder à un échange : il vient chez moi, à Paris, et s’occupe de mon chat pendant que je vais chez lui, à Cordoue, et que je m’occupe de son chat. Vale.
En juillet, le chat est en cycle hamac, ce doit être lié au nouveau rideau qui entoure le hamac, ça lui fait une petite cachette. Pour ma part, je n’aime rien tant que m’allonger dans mon lit avec la perspective de pouvoir m’endormir en rêvant et de ne pas avoir à me lever le lendemain. Et cette nuit-là, je dors dix heures d’affilée, mais je suis encore tendue par ma semaine, j’ai rêvé que quelqu’un exerçait mon travail mieux que moi et que je ne servais à rien.
Pas de besoin d’écouter le journal radio, une de mes connaissances commentent en direct la mort de toutes les célébrités sur Instagram, avec toujours un éloge plus un petit laïus expliquant en quoi elle était liée à cette personne, comment elle l’avait connue (de loin, mais connue tout de même). C’est donc ainsi que j’apprends la mort de Jane Birkin. Mais en août, je vais cesser de suivre cette personne après qu’elle aura publié une photo des petits Poneys (c’est vraiment trop pour moi).
En juillet, je suis des cours de yoga en ligne, la prof dit « les zanches ». À la piscine, entre deux longueurs je fais les exercices d’aquagym que m’a enseignée une monitrice, une vieille dame fait de même. Quand je m’apprête à partir, elle me dit « Attendez, je vais vous montrer un exercice qui sera très bon pour vos fessiers. » (Sous-entend-elle que j’ai besoin de travailler mes fessiers ?) Je fais l’exercice, elle me corrige « Tendez les bras ! Il faut tendre les bras ! » Voulant lui rendre la pareille, je lui montre plusieurs exercices que je pratique régulièrement : « Non, non, c’est pas bien ça, il faut faire celui que je vous ai montré. » Un dimanche matin de juillet il est 8 heures et depuis mon lit je téléphone à la piscine pour m’assurer qu’elle est ouverte et que le cours d’aquagym de 9 h 15 est maintenu. « Oui et oui », me répond-on. J’arrive vers 9 h 05, la piscine est fermée. Je rentre chez moi de la fumée sortant par les narines, je décide de prendre mon vélo, de faire un peu plus de 7 kilomètres et d’aller à cette piscine écolo avec eau non chlorée que je veux essayer depuis un moment. Sur place, une dame me demande si je ne suis pas cette personne qu’elle a connue il y a longtemps.
En juillet, je prends le soin d’aller au travail en métro pour ne pas salir et abîmer ma belle jupe verte, mais quand j’arrive au bureau je constate une grosse auréole de gras sur le devant, comment est-ce possible ? Quand je rentre chez moi le soir, je constate qu’on a volé ma plante magnifique et immense, qui était dans le hall de l’immeuble. Je l’avais eue minuscule et huit ans plus tard elle était si grande qu’elle ne contenait plus dans mon appartement.
En juillet, je sais que le chat monte sur le nouveau canapé car je trouve de nombreux poils blancs sur le plaid que j’ai posé sur l’assise. Cependant, il n’ose pas s’y installer en ma présence. Une nuit, je suis réveillée par les miaulements plaintifs d’un chat. Cela vient de loin, je me doute que c’est un chat de la rue, mais j’ai peur qu’il ne soit arrivé un quelconque malheur au mien (par exemple, que la baie vitrée ait coulissé toute seule et qu’il soit enfermé sur le balcon), alors je me précipite hors de mon lit. Quand j’arrive dans le salon, à moitié endormie, le chat dort paisiblement sur le canapé, mais ma présence le réveille et il saute instantanément à terre, dans un genre pas vu, pas pris. Quelques jours plus tard, c’est officiel, le chat s’installe sur le canapé en ma présence.
Fortunes de juillet. L’Avare à la Comédie française, Laurent Stocker était merveilleux. C’était si drôle. Miracle ! La lumière du frigo s’est rallumée au moment où j’attrapais le beurrier, chose que je n’avais pas faite depuis bien longtemps, mais ce matin envie inexplicable de pain grillé beurré. Une jeune collègue me dit que je suis sa mère au travail. Je trouve 10 € dans la rue. Une amie m’envoie une photo de sa station de métro préférée : Bonne Nouvelle. Le soir même, je reçois une bonne nouvelle : mon hôte sétois me propose de séjourner une nuit de plus pour un prix moindre.
Un samedi matin de juillet, il n’est pas encore 11 heures. Se diriger d’un pas sûr vers son salon de thé préféré pour boire un chocolat chaud maison assorti d’une madeleine maison aux pépites de chocolat. Croiser une personne avec laquelle on a coupé toute relation pour cause d’alcoolisme et la trouver assise en terrasse, un verre de vin blanc à la main.
Un soir de juillet j’écoute de la musique, je danse et j’ai même envie de fumer. Et puis Hondelatte raconte pendant mon déjeuner : La Vie de Michel Sardou puis Les Disparues de Perpignan.
Au bureau, tout le monde passe régulièrement une tête à la recherche de Thibault. Lasse de répondre, sa voisine décide de faire un panneau « Thibault n’est pas là » comme dans les commerces quand il y a un Post-it « Je reviens dans 5 minutes » collé sur la porte.
Un soir de juillet je fais mes paquets, car le lendemain je prendrai le train direction le point de départ de mon camino qui fait l’objet d’un billet dédié.
AOÛT
En août, il y a les vacances en famille dans le Tarn.
Dénoyauter les prunes du jardin pour en faire de la confiture, la passion ardente qu’éprouvent TOUS les moustiques à mon égard, les balades le soir à la fraîche, la chatte Mousse, le Scrabble (j’en fais 2 dans la même partie), l’amie Lucie revue à Burlats un lundi matin.
En août, une nuit dans un train couchette et ma foi j’ai bien dormi, le plaisir de traverser la Seine, de voir le jour se lever sur Notre-Dame et de me sentir chez moi, à Paris, c’est ma ville. Je ne parle même pas du bonheur absolu au moment de tourner la clé dans la serrure. Retrouvailles au sommet avec le chat. Plus tard, Sybille du primeur qui me fait un clin d’oeil pour me souhaiter la bienvenue.
Un matin du mois d’août, repartir dans le Sud.
Sète, c’est aussi la villa Zizi, les zézettes à l’heure du goûter, la fouasse d’Aigues-Mortes le mercredi, les commerçants qui me souhaitent une bonne fête de la Saint-Louis, la musique poussée à fond à faire pâlir David Guetta H24 pendant cinq jours, moi qui suis sur les hauteurs, au calme, entre les arbres, les rues à monter tant et tant et mes mollets et mes fessiers si bien galbés qu’à mon retour à Paris je vais frimer devant la dame de la piscine (cf. plus haut), les moustiques encore et toujours et moi qui m’endors dans un voile d’insecticide, la mer, l’étang, ce garçon qui attrape à mains nues trois méduses violettes, la pizza de Chez Mélo, la tielle de La Cettoise, les antipasti de Pasta Politi, la macarona de Boule qui a cuisiné 1 tonne de macaronis en cinq jours pour nourrir les jouteurs et leurs supporters, les crevettes et les bulots des Halles, ma cure de pollen frais, ma gélule de spiruline le matin (0,5 gramme/jour me suffit), le CRAC, la maison en feu au retour de la plage, les mots fléchés du Midi libre, #MeToo qui n’est pas arrivé jusqu’ici, la voisine dont le défunt mari s’appelait Vincent et qui a adopté un chat dont elle est gaga et qu’elle a nommé Vincent…
Lire, écrire et dessiner, mes cheveux desséchés par le vent et le soleil d’été, les musées de Montpellier : l’aile dédiée à Soulages, ce génie, Valentine Schlegel et ses cheminées et ses vases, Germaine Fortier et ses sculptures humano-animales. Un jour se féliciter de la bonne tenue de son budget pendant les vacances — « Je ne fais aucune dépense superflue, c’est formidable. Les achats de fringues, les fioles, les onguents, les bagues… tout ça, c’est fini, c’est derrière moi ! » —, mais le lendemain je passe devant une boutique intrigante (L’Heure bleue) dans une petite rue du vieux Montpellier où je déambule comme j’aime tant le faire, c’est-à-dire le nez au vent, j’ouvre la porte et c’en est fini de moi, j’essaie un bracelet puis un deuxième, un troisième, un quatrième mais reviens au premier, « Je cherche une bague pour porter au pouce droit », que je dis au monsieur mais en fait je zieute sur les boucles d’oreilles « Non, non, je vais être raisonnable, d’abord manger pour pouvoir réfléchir. » Et sur la digestion, revenir et tout acheter.
ET AUSSI EN AOÛT
Au sujet d’une de ses petites-filles, un ami me dit : « Elle est très sonore. » Lors d’un voyage en train, je dresse la liste de mes doléances : voyager avec une compagnie low-cost qui pratique des coûts high costs, me farcir tous les enfants qui hurlent les uns après les autres puis tous en même temps et de nouveau chacun son tour, une famille catalane fort bruyante qui parle cette langue que mon oreille n’a jamais pu souffrir. Mais bientôt j’arrive dans la ville bien-aimée où mon hôte a la gentillesse de m’attendre à la gare.
Je veux faire appel à une femme de ménage, je sollicite mon entourage. J’écris un message à Sylvie mais l’envoie sans me relire, ce qui donne : « Je recherche une femme, en connais-tu une ? Ou même un homme ? »
En août, les amies, on ne se voit pas souvent mais le lien est là : Sophie, Marie-Annick, Floriane, Lucie, Anne, Eugénie, Émilie, Camille, Valérie, Sandrine, Cécile… Merci.
Aucune envie de lire les romans de la rentrée, rien ne me tente. Marre des auteurs et des éditeurs. Je me concentre sur Tintin, uniquement les épisodes où il y a le capitaine Haddock et Tournesol.
que j’écoute en boucle pendant que j’écris ces lignes.
Et un jour d’août cela fait 38 ans que ma mère n’est plus. Ce jour-là je me baigne dans cette eau presque trop chaude, je nage vers le large tout en m’assurant qu’une méduse n’essaie pas de se coller à moi et je pense à ma mère qui aimait tant se baigner, à moi qui aime tant me baigner, à elle et moi qui ne nous sommes jamais baignées ensemble.
de canards, d’oursins et de méduses, qui auront eu la gentillesse de m’accueillir dans leurs territoires sans jamais m’attaquer.
En août, aussi, apprendre qu’un garçon de sa connaissance est mort, un garçon avec qui on avait fait toute sa scolarité, bien sûr on ne l’avait pas vu depuis une bonne vingtaine d’années, la dernière fois, on l’avait croisé près de la place Saint-Pierre à Toulouse, on était étudiante. On s’était dit « À bientôt » sans savoir ce qu’on se disait vraiment. C’est la première fois qu’on perd quelqu’un de sa génération et la terre a tremblé à la lecture de cette nouvelle. Dans les jours qui ont suivi les souvenirs ont fusé, CP, CE2, cour de récré du primaire, 4e, 3e… Christophe, ta mort me dit de vivre, d’être vivante à chaque souffle et de continuer de me baigner. Repose en paix camarade.
*
Le mois d’août n’est pas terminé mais mon numéro spécial été s’arrête ici car les prochains jours seront placés sous l’énergie de la rentrée, que je vous souhaite excellente. Je sais qu’il n’aura jamais été si peu question de mon chat dans un de mes posts — promis minou, je vais me rattraper. Rendez-vous fin septembre !
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Le titre de ce post est tiré du roman de James Salter, Un sport et un passe-temps, car la vie est bel et bien un sport et un passe-temps.
Ça y est je me suis reconnue!
Je me suis dit en recevant ce texto un peu mystérieux
Elle n’est pas là seule à chercher une femme ou… un homme mais pourquoi me demander à moi?
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