Billets d'humeur

Mon camino : marcher de la France vers l’Espagne

Au mois de mai, je racontais vouloir marcher vers l’Espagne, quand une partie de ma famille avait dû marcher vers la France pour fuir la barbarie franquiste, c’est chose faite. Onze jours intenses physiquement et émotionnellement, onze jours en Espagne durant lesquels j’ai tracé mon camino.

Je pars de chez moi le cœur lourd car je sais que je ne vais pas revenir tout de suite, mais mon chat ne le sait pas. Le métro est fermé. Je saute dans un taxi, Paris est désert. Mon train quitte la gare avec 15 minutes de retard et je n’ai que 6 minutes pour attraper ma correspondance à Bayonne, selon les contrôleurs nous allons soit rattraper, soit augmenter notre retard, il faut attendre et espérer ou déjà réfléchir à un plan B. J’ouvre un livre mais le referme deux pages plus tard, je ne lirai pas une ligne pendant les 18 prochains jours, je regarde par la fenêtre pendant tout le trajet. Retard rattrapé, correspondance attrapée à Bayonne. De Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port : 1 heure en train, le chemin est magnifique. Je repère de nombreux randonneurs et une zinzin, qui parle toute seule, donne un coup de bâton à la contrôleuse, change de tenue toutes les 5 minutes.

Mon itinéraire : Saint-Jean-Pied-de-Port > Logroño, soit 160 kilomètres en 8 jours de marche.

Une fois mes affaires posées au gîte, je me rends à la Maison des pèlerins acheter ma crédenciale (obligatoire pour dormir dans les gîtes), ça sent fort la transpiration, autrement dit le pèlerin. Préparation de mon pique-nique pour le lendemain : saucisson, fromage, tomates cerises, pain de sarrasin, biscuits, noisettes. Achat d’un bâton en châtaignier, qui se révèlera très utile. Puis un tour dans Saint-Jean-Pied-de-Port, charmant. Achat d’espadrilles aux couleurs basques. Des adolescents se baignent dans la rivière, ils sautent d’un pont historique. 

Cours de yoga gratuit dispensé à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Excellent accueil au gîte. Nous sommes 14, le gîte est complet. De nombreux espagnols sont présents, je saute dans le grand bain. Un seul Anglais, à table je joue les interprètes. Joseph nous demande de nous présenter puis de donner un titre à notre camino, qu’on le commence, le termine ou qu’il soit en cours. Spontanément j’intitule le mien Guérison familiale, j’explique la raison de mon camino, en français puis en espagnol (j’aurais dû réviser mes verbes irréguliers), l’émotion monte et je pleure. Une pèlerine a un visage familier : elle vit à deux rues de chez moi, nous échangeons nos numéros de téléphone. Avant de manger, nous observons une minute de silence, Joseph la dédie à tous ceux qui pour une raison ou une autre ont été ou sont obligés de quitter leur pays. Au moment de se coucher, à 21 h 45, Joseph nous demande de ne pas programmer notre réveil car le lendemain nous serons réveillés par les anges.

Je fais de cette phrase la devise de mon camino, j’y penserai régulièrement en marchant.

Effectivement, une musique douce et angélique nous réveille. La nuit a été mauvaise, beaucoup d’émotions et de stress.

Il est 6 h 15, je regarde par la fenêtre et déjà des pèlerins sont en marche.

La plupart des pèlerins partent pour Roncevaux, 26 kilomètres particulièrement ardus, sauf moi. J’ai le temps, car j’ai décidé de scinder cette étape en deux et de m’arrêter au refuge d’Orisson. Je vais donc assister à la messe en basque, je ne comprends rien bien sûr mais suis émue par la beauté des chants (une dame assise derrière moi chante particulièrement bien). Avant de partir avec son fils de 12 ans, JuanMa m’a souhaité bonne chance et dit de ne pas m’inquiéter car tout se passerait bien en Espagne. 

Au moment d’enfiler mes chaussures Dominique, qui a fini son camino, m’offre le fond de son pot
du baume du pèlerin, à appliquer sur les pieds matin et soir.

Vers 10 heures je tourne le dos à Saint-Jean-Pied-de-Port et me lance dans cette montée qui m’occupera les deux heures qui suivront. Paysage sublime dans la brume. Brume, qui laisse la place à un petit crachin typiquement basque, qui laisse la place à une pluie fine puis de plus en plus drue. La dernière heure je ne vois pas à 10 mètres devant moi. J’arrive au gîte trempée de la tête aux pieds comme si on m’avait jetée dans la rivière. Excellente soupe chaude en complément de mon pique-nique. Je sors mon couteau Nontron, mon préféré, mes voisines de chambrée sont très branchées couteau, la discussion est lancée. Dans la chambre : Yuk et son chagrin d’amour, Brigitte et Nadine de Paris, Patricia et Marguerite parties le 6 juin dernier. 

Sieste. Boules de papier journal dans les chaussures qui sèchent en une heure. Paysage qui se découvre en fin de journée, sublime. Patricia et Marguerite trouvent le Pays basque français plus beau que l’Aubrac, je ne suis pas d’accord. La zinzin du train de la veille se fait virer du îgte car elle n’a pas de quoi payer son repas, elle est en robe dos nu et a effectué sa montée depuis Saint-Jean-Pied-de-Port en tirant sa valise à roulettes. Avant le dîner on doit se présenter et dire pourquoi on marche, nous sommes 43. Je repère 3 Italiens venus de Rome, une femme, son mari et son frère, ils ne parlent qu’italien ; des Australiens ; une Parisienne qui a fait le camino avec des copines il y a trente ans et qui veut en refaire un bout avec son fils de 18 ans ; une Norvégienne qui a fait le camino il y a vingt ans pour fuir quelque chose et qui le fait aujourd’hui pour chercher quelque chose.

Ça a ronflé en concerto, mais meilleure nuit. Départ vers 7 h 45. Soleil magnifique.

Ici, les vaches sont en autonomie, elles changent de pré quand bon leur semble. Les chevaux sont eux aussi en autonomie. Ils ont des cloches autour du cou. (J’aime toujours autant les vaches, leur présence me rassure.)

Je double le mari et le frère italiens qui ne font que parler, l’épouse marche loin devant eux. À partir du lieu-dit La vierge d’Orisson je poursuis cette étape avec Charlotte et son fils Nicolas, qui m’offrent une part de ce délicieux gâteau basque à la cerise, moi qui n’aime pas le gâteau basque nature (car j’aime les amandes, la crème d’amande mais pas la pâte d’amande).

La vierge d’Orisson (elle, pas moi).

À la fontaine qui marque la frontière je croise l’Italienne, je lui explique dans un mélange de langues que son frère et son mari « parlare, parlare », elle rit et complète par « ils parlent beaucoup mais marchent peu » puis ajoute en italien « je ne peux pas parler quand je marche, ça me demande trop d’efforts », quand ils nous rejoignent elle leur dit « la signorina a dit que vous parliez beaucoup ». Ce « parlare, parlare » va devenir notre running gag à chaque fois que nous nous croiserons sur le chemin, et nous nous croiserons souvent.

Je suis officiellement en Espagne à 10 h 28.

Pique-nique en surplomb de Roncevaux. Au bar, en Espagne, je bois mon premier  rojo, premier d’une longue série, je me sens si bien ici. Sur le chemin je caresse tous les arbres que je peux.

Dîner avec Nadine et Brigitte, nous convions Sem, tout seul, venu de Hong Kong, ne parlant pas espagnol, bredouillant quelques mots d’anglais.

Le sommeil du juste : 9 h 30-6 heures, sous trois couettes car il fait froid en altitude. Je pars sans ma cape de pluie alors que de gros nuages menacent, où ai-je la tête ? 2,5 kilomètres avec Brigitte et Nadine qui rebroussent chemin une fois arrivées au premier village car elles rentrent en France aujourd’hui. Poursuite de la descente, les Pyrénées sont dans mon dos.

De nombreuses rencontres, notamment des Espagnols : ce couple âgé, JuanAn qui m’appelle Vivi et que désormais je vais croiser tous les jours. J’aperçois les 3 trogloditas  – c’est Olga qui les surnommera ainsi parce qu’ils marchent en criant dans les bois Viva España !, qu’ils sont machos, grossiers, bruyants, provocateurs, dragueurs. Je marche un peu avec Loïc et salue Birgit. Puis je me retrouve avecavec Asu, Angel et Jesús de Santander, Asu me voit caresser les arbres et me dit « Te dan energía », oui « me dan energía española »! Tous trois m’enseignent la recette de la patxaran : des prunelles (très désaltérantes), à laisser macérer pendant 4 à 6 mois dans de l’anis, avec du café et de la cannelle. Déjeuner avec eux, ainsi qu’avec Joachim d’Allemagne. Joachim qui a déjà fait les caminos du Norte et du Portugal jusqu’à Santiago, et qui prévoit de faire celui de la Plata (départ de Séville) en 2024.

Je trempe mes pieds dans la rivière à Zubiri.
À la fin de la journée, le ciel est bleu et le soleil est chaud. 

J’aime beaucoup mon albergue, Sara est très accueillante, elle me propose de faire un échange linguistique espagnol-français une fois la saison passée.

Le couple de Japonaises fait du bruit dès 5 heures du matin. Départ peu après 7 heures, on nous annonce des températures élevées mais aujourd’hui, nous marchons dans les bois. Quelqu’un a vomi sur le pont médiéval de Zubiri. Des usines à la sortie du village.

Dans les bois je surprends un gars en train de faire caca en plein milieu du chemin et quelques mètres plus loin je vois le panneau Interdit de déféquer sur le chemin. Je comprendrai plus tard qu’il marche avec un gars et une fille, et qu’ils vont sous le surnom des 3 drogadictos.

Au détour d’un hameau un perroquet en cage me dit Hola !

Au moment de faire une pause dans un village, je tombe sur Asu, Angel et Jesús, ils n’ont pas dormi à cause du gars qui a vomi toute la nuit. Ils n’ont pas petit-déjeuné et me font goûter une spécialité de Santander dont je n’ai pas retenu le nom (sosao ?). Un peu avant Pamplona nous nous arrêtons à un bar, Angel parle beaucoup de nourriture, son épouse cuisine très bien. Il vante le arroz con leche de Santander, je m’insurge, le riz-au-lait c’est feu ma grand-mère espagnole. Ils sont rassurés quand je leur dis qu’elle était originaire des Asturies, une voisine. « Asturies et Galice, les meilleures régions d’Espagne, le reste, bon, ça ne compte pas, l’Andalousie, ce n’est pas l’Espagne, ils parlent une autre langue », voilà ce qu’ils pensent.

Bien sûr, je croise les trois Italiens. Et aussi des Espagnoles désespérées car tous les bars devant lesquels nous passons dans les petits villages sont fermés et elles sont parties de leur albergue sans avoir pu boire leur cafe con leche. Je n’oublierai jamais la tête de l’une d’elles quand je lui ai fait signe de la tête que le bar, notre dernière chance, était lui aussi fermé, et qu’elle m’a dit « En serio ? »

À Pamplona, Asu, Angel, Jesús et moi déjeunons calle San Nicolas, c’est délicieux. Je mange un flan aux œufs succulent, bien dense et compact, mais fluide à la fois. Personne ne parle, nous sommes trop fatigués J’apprends qu’on ne prononce pas le « n » de « Gijón ». J’adore la pension où je suis hébergée, j’aime ces petites chambres pour une personne, ça fait très espagnol. Mon hôte s’appelle Joaquín. Le soir je croise Yuk qui va à une bénédiction des pèlerins, je lui dis que je la rejoins mais en chemin je rencontre Birgit et finalement je vais au bar. Sem passe par là et nous l’invitons à manger des tapas avec nous. Birgit et moi prenons rendez-vous pour le lendemain pour un super petit déjeuner du pèlerin à l’hôtel Pamplona. Vers 21 heures je me couche et je dors d’un sommeil de plomb jusqu’à 6 heures.

Excellent petit déjeuner du pèlerin à l’hôtel Pamplona avec Birgit :  rojo, jus d’orange pressée, œuf brouillé, yaourt, tartine et croissant – 6€.

On croise à plusieurs reprises les 3 drogadictos qui écoutent de la musique agressive très fort. Soit nous accélérons pour les doubler, soit nous ralentissons pour les laisser nous distancer. À mi-montée, une pause goûter, délicieux biscuits achetés dans une boulangerie de Pamplona. Birgit a déjà fait les caminos du Portugal, del Norte, le Primitivo et deux en Italie (ses préférés), elle me raconte.

Au sommet, sous les éoliennes qui dominent les deux vallées, le mémorial pour la fosse commune.

Comme je dis Ciao à de jeunes Italiens que nous croisons ils me parlent en italien, mais je suis bien incapable de leur répondre.

Ça a brûlé récemment.

Sous le charme de Puente de la Reina. Et sous celui du bel Espagnol croisé en chemin puis à Puente de la Reina tant de fois que ça nous fait rire, mais je ne le verrai pas le lendemain car il ne s’arrêtera pas au même village que moi.

À Puente de la Reina, meilleur déjeuner du voyage, Loïc arrive quand Birgit et moi partons,
il finit nos assiettes. Ici, nos entrées seulement.

Laverie automatique, le bonheur de nos vêtements qui sentent le propre.  rojo. Repérage du départ pour le lendemain. Deux gélules de magnésium pour mes jambes et mes pieds douloureux. Voyage linguistique : je passe de l’anglais à l’espagnol et un peu à l’italien.

Aujourd’hui est un jour sans. Birgit a pleuré. Je suis fatiguée de mon manque de sommeil, ça a tourné et retourné dans mon ventre toute la nuit et l’église du village a sonné tous les quarts d’heure. Birgit et moi nous demandons ce que nous faisons là, pourquoi on n’est pas assises sur notre canapé, en plus ça monte. Mais au loin, un très beau village éclairé par deux arcs-en-ciel magnifiques. On pense au café qu’on prendra. Pourtant, une fois sur place, l’ambiance est pesante, le village est mort et il se met à pleuvoir. Finalement, nous trouvons un bar, le temps de se refaire un peu le soleil brille de nouveau.

Stand en libre service organisé par des bénévoles pour les pèlerins.

Nous repartons jusqu’au prochain village où une dame nous sert une bonne sopita chaude. L’Asiatique qui marche avec son luth arrive à son tour, joue un morceau de musique et chante, les 3 drogadictos la rejoignent et chantent avec elle.

Arrivée à Estella qui est en fête : 5 jours d’orgie avec lâcher de taureaux à la nuit tombée. Super gîte, super accueil de Puy. J’adore quand on me dit que je parle bien espagnol. Ça me donne envie de prendre des cours à l’année. Pas de bol, les 3 trogloditas sont avec moi dans la chambre mais Silje aussi et nous sympathisons (la Norvégienne vue à Orisson qui a d’abord fait le camino pour fuir quelque chose et qui le fait à présent pour trouver quelque chose). Dîner d’un bon steak avec Silje et Birgit sur une place où tout le monde est habillé en blanc et rouge (j’aurais dû sortir mes belles espadrilles achetées à Saint-Jean-Pied-de-Port) et où le niveau sonore dépasse l’acceptable.

La mère canard et ses petits sur la rivière vus avant d’aller me coucher.

De retour à l’albergue, altercation avec les 3 trogloditas qui poussent Puy à bout.

Une des meilleures journées de mon camino. Départ à 7 heures. Village tout mignon pour un bon té rojo un peu avant 10 heures. Birgit et Silje marchent devant moi, nous nous retrouvons avant la dernière montée qui mène au village.

Obligé de boire le thé à l’intérieur, car le vent est glacial.

J’oublie mon bâton et retourne le chercher en courant. Plus loin une église très jolie où nous nous arrêtons rapidement.

Nous croisons Olga et Kiko. Kiko file, Birgit et Silje sont derrière. Grande discussion avec Olga sur la guerre civile, son grand-père a été fusillé ; je pleure. Elle cite un film produit par Almodóvar que je devrais regarder. Nous rions en parlant des 3 trogloditas. Puis nous croisons un papi qui nous présente les différents prochains villages où nous pourrons nous arrêter « para comer, beber y joder ».

Arrêt à une fontaine pour s’approvisionner avant de parcourir 12 kilomètres sans eau et en plein soleil sans croiser âme qui vive. Étrangement, aucune de nous n’en souffrira, nous adorerons ce paysage et ces 3 heures intenses. Je verrai les deux jeunes, las chicas comme je les appelle, elles sont de San Sébastían mais je ne le sais pas encore.

C’est aujourd’hui que je dédie ma marche à ma grand-mère espagnole, elle qui a tant marché, pour quitter l’Espagne et arriver en France, et dans l’appartement où elle a vécu pour nous nourrir, soigner, câliner, soigner… Je réfléchis à faire le Primitivo, à visiter Oviedo et à me rendre à Gijón, me recueillir devant la fosse commune où mon arrière-grand-père repose.

Los Arcos : accueil si chaleureux dans ce petit hôtel. Concert d’orgue dans la si belle église. Une bonne eau chaude au bar, le serveur me prend pour une folle. C’était mon avant-dernière étape. Birgit et Silje ne savent pas comment elles feront pour se faire comprendre sans mes services d’interprète une fois que j’aurai fini mon camino. Spaghetti bolognaise et au lit à 21 heures, demain 28 kilomètres. Tristesse que mon camino soit bientôt fini, tristesse de quitter la communauté des pèlerins.

Départ à 6 heures dans la nuit, lampe frontale obligatoire. Déjà beaucoup de monde sur le chemin. Magie du soleil qui se lève, le matin est vraiment mon moment préféré de la journée. J’ai envie de marcher seule alors j’accélère et je sème deux jeunes Italiens qui parlent si fort que cela en est indécent à cette heure où la nature se réveille.

Un rojo dans un petit village, Birgit et Silje sont derrière moi, je trace. Plus tard, au milieu de nulle part, un joueur de guitare joue pour les pèlerins et je l’écoute en mangeant mon pain et mon jambon. Un zumo de melocotón (pour varier un peu) à Viana. Je m’assois à la table d’Olga qui est sur le départ, les 3 trogloditas passent devant nous en marchant comme des coqs, on rit mais on rit. Les mollets d’Olga sont brûlés, la veille elle s’est arrêtée visiter une église, a pris du retard et a marché entre 14 heures et 16 heures, moment où tous les pèlerins font leur lessive et la sieste. Au même bar, les 2 Espagnoles que j’aime bien, l’Asiatique avec son luth. Je repars seule mais une heure plus tard je rattrape Olga, qui me dit que le film dont elle me parlait la veille s’intitule El Silencio de otros. On passe par le stand de Felisa : en ce moment, une moyenne de 100 pèlerins par jour versus 500 aux mois de mai et juin. Nous entrons dans Logroño ensemble, Logroño, ville où j’ai séjourné en 4e avec mon prof d’espagnol. Une habitante me dit Bienvenida. Mon camino s’arrête ici. Un abrazo muy fuerte con Olga et Kiko qui vont jusqu’à Santiago.

Je me sens si bien à Logroño, je me régale de tapas dans ce bar
où le serveur me donne du Cariño.
Pieds qui ont marché 28 kilomètres ce jour et 160 les 8 derniers. Bravo et merci les pieds.
Fin du pot du baume du pèlerin.

Vers 18 heures, retrouvailles avec Birgit, Silje, et aussi Olga, Kiko, Sem et d’autres pèlerins dans la cathédrale où nous tenons salon de thé. Les 3 trogloditas sont dans la même albergue qu’Olga et qu’Ana ! Un enfant prie avec ferveur, son père s’impatiente dans l’allée. À la recherche d’un restaurant, nous croisons Ana et nous l’invitons à dîner avec nous. Une glace, au revoir et au lit.

La leçon de mon camino : chacun fait son chemin à son rythme et à sa façon.

Le réveil a sonné trop tôt, je dormais si bien. Je prends le bus pour San Sebastían avec les 2 chicas qui rentrent chez elles. Elles dorment pendant tout le trajet. On passe par certains villages où nous avons marché et nous voyons des pèlerins sur le départ.

Dès que j’arrive à San Sé, je suis sous le charme même si les gens sont plus froids ici. Une fillette française dit à son père : « J’en ai marre d’entendre parler espagnol tout le temps. » Et moi, je me languis déjà de bientôt ne plus entendre parler espagnol.

Petit déjeuner, marche sur la plage en attendant Camille, mais je dois prendre froid sur la digestion car je commence à avoir mal aux jambes, puis partout. Je ne peux rien avaler. Sur la plage de la Concha avec Camille, je lui tiens ces propos : « Il y a exactement un an, nous nous baignions dans le Tarn, à Montbrun, en maillot de bain, et l’eau n’était pas bien chaude. Cette année, nous nous baignons dans la mer Cantabrique, à San Sebastían, à moitié nues, et l’eau n’était pas bien chaude. Où nous baignerons-nous l’été prochain et dans quelle tenue ? Je me le demande. » L’après-midi nous nous réchauffons sous le doux soleil qui inonde la belle plage bondée. Baignade rapide. Je trouve de l’argile, arsilla, dans une herboristerie. 

Le coucher de soleil sur la Concha. 

Au lit à 21 h 30 avec deux pulls-over, un pantalon, des chaussettes et sous deux couettes.

Au réveil, j’ai mal partout. Je file à la pharmacie ouverte H24. J’avale deux cachets d’ibuprofène avec un bon té rojo. Je m’achète deux bananes, que je mange sur la plage. Le soleil est doux et me réchauffe.

Je me baigne un petit peu. Cimetière des Anglais, fougères, ombres, arbres, les montagnes au loin. Poke bowl dans un jardin. Sieste. Balade. Jardin, contemplation de la mer. Coucher de soleil sur la mer. Et dodo.

Je me sens bien mieux. Une tostada con tomate, un té rojo. Je claque la porte de la pension où je me sentais si bien et réalise que j’ai oublié mon bâton. « Si quiere se lo guardamos », me dit-on plus tard par mail. Un dernier tour à la plage où des yogistes sont en action à côté d’un homme qui inscrit un message politique sur le sable.

Mon camino se termine mais il n’est pas fini.

4 réflexions au sujet de “Mon camino : marcher de la France vers l’Espagne”

  1. Hello NINIE
    J espere q tu vas bien
    Tu m as fait rêver avec ton périple
    Je pense bien un jour réaliser aussi cette aventure et vivre el camino pleinement
    De gros besos et à bientôt
    Barbara

    Aimé par 1 personne

  2. Je viens juste de lire le récit de ta marche sur le chemin de St Jacques de Compostelle
    Je n’arrivais pas à le télécharger avant
    Super moment
    J’avais l’impression d’y être et de partager tes émotions
    J’ai presque mal aux pieds
    C’est malin😉

    Aimé par 1 personne

    1. Merci Sylvie ! Passe de la vaseline sur tes pieds, ou du baume du pèlerin 🙂 As-tu vu qu’il est question de toi dans mon dernier post (Un sport et un passe-temps) ? Merci !

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